Résurrection
- Paul Caudan
- 9 déc. 2022
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Dernière mise à jour : 20 déc. 2022
Sombre entrelacs de sentiers et de troncs noueux
Que l’hiver enserre de son étreinte glaçante
Un cor mugit dans le silence cotonneux
De cette nuit corbeau à la lune éclatante
Sous mes lourds pas de course la terre humusée vibre
La tétanie se couche les faiblesses s’inclinent
Et la bête s’élance gorgée d’adrénaline
En un lent sillage de feuilles volantes, libre
Humide et tiède mon visage baigné de sel
Là sous ma peau nue mon cœur à vif bat tambour
Forge soufflante j’y martèle mon propre réel
Place ! Ma soif éreinte, ma faim tenaille, j’accours
L’orgueil brillant à nouveau tiré du fourreau
Dans ma bouche se mêlent la poussière et le sang
De ma peur écorchée j’ai revêtu la peau
Mes démons enchaînés sont enterrés vivants
Que les meutes de chiens glapissantes m’amusent !
Plutôt qu’épousseter mes sentiments je m’y roule
Mes cicatrices, défauts et failles sont mes muses
Je me ris des tempêtes d’où les torrents s’écoulent
Je bois je m’enivre de ces gouttes de pluie
Elles glissent sur moi comme le regret et la peine
Mes cieux s’ouvrent, entre mes mains remettent les rênes
Et tout mon corps frémit : tremblez mes doutes… je suis !
Sur la cime de l’arbre le plus haut monter
Y rugir le râle de la liberté retrouvée
Le temps d’un éclair on devine ses lèvres fines
Qui défient le ciel de ouate et de crinoline

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