Orfièvrerie

Quel atour nous figea face à face en vitrine ?

Tes cheveux relâchés, ta malice en sautoir ?

Mes talents étalés, orgueilleux présentoir ?

Ou l'alliance naturelle : monture et pierre fine.

Entrouvrir le coffret, accrocher ton éclat,

Ecarter une mèche dans une murmure de soie,

Là juste sous l'oreille pour mes lèvres un coussin,

Suspends-toi à mon cou, je bécoterai le tien.

Alors quand tes doigts chauds entrelacent les miens,

Grattent des arabesques dans le creux de mes mains,

Sous ces assauts de fer il n'y a qu'à défaillir,

A ces gants de velours je veux bien me polir.

Je suis ton diamant brut, toi ma paire précieuse,

Expose à la lumière tes facettes radieuses,

Ainsi s'effritera la gangue qui t'opprime,

Mire-toi dans mes yeux, tu t'y trouveras sublime.

Tes dites imperfections, facétieuse parure,

Ne sont que le poinçon d'un bijou des plus purs,

Le sceau d'une fleur qui ne demande qu'à s'ouvrir,

A ma bouche gourmande de toi belle à s'offrir.

Laisse-moi dévoiler le jade emmitouflé,

Tailler les apparences, ta personne ciseler,

Des fossettes des reins, d'une indolente paume,

A la vallée des reines, ton intime royaume.

A vous fondre l'armure, un doux rire à sertir,

Deux perles incandescentes qui brillent au petit jour,

Si ce n'était qu'un rêve, je veux me rendormir,

Dans l'écrin de ton âme, dans tes bras mon amour.

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